Depuis mars 2022, le Contrat d’Engagement Jeune (CEJ) a remplacé la Garantie Jeunes et réunit plusieurs dispositifs d’accompagnement en une réponse plus simple, plus souple et plus ambitieuse pour les jeunes sans emploi ni formation. Dans le Val-d’Oise, ce contrat est proposé par les Missions Locales et Pôle emploi, et concerne potentiellement plus de 10 000 jeunes chaque année (source : DARES) — un chiffre en hausse du fait de la crise sanitaire et des difficultés d’accès à l’emploi pour les 16-25 ans.
Mais pourquoi ce dispositif a-t-il été pensé ? Que propose-t-il concrètement et surtout : à quoi s’engage un jeune qui signe un CEJ ? Quels sont ses droits, mais aussi ses devoirs ? Ce guide détaille tous les aspects du CEJ dans le contexte du Val-d’Oise, pour aider chacun à mieux cerner ses perspectives, ses obligations et ses principaux points de vigilance.
En 2023, près de 35% des jeunes en Val-d’Oise étaient concernés par la catégorie “ni en emploi, ni en formation” selon une étude de l’INSEE, un taux légèrement supérieur à la moyenne francilienne. (Source : INSEE 2023 – Portrait social des jeunes en Val-d’Oise)
En signant le Contrat d’Engagement Jeune, chaque bénéficiaire obtient des garanties concrètes et un cadre clair, pensé pour favoriser la réussite et limiter les freins.
La force du CEJ dans le Val-d’Oise repose sur l’ancrage des Missions Locales et de Pôle emploi, qui adaptent leurs réseaux aux besoins spécifiques du territoire, marqués par des zones urbaines très diverses (d’Enghien à Goussainville, de Cergy à Persan), en lien avec de nombreux employeurs et partenaires institutionnels.
Le CEJ s’appelle « Engagement » car il fonctionne sur un contrat moral et formel : il donne des droits, mais exige aussi des efforts et une implication de la part du jeune signataire. Ces devoirs visent à maximiser les chances de réussite et à valoriser chaque avancée, même minime.
Le non-respect des engagements peut entraîner une suspension temporaire ou une radiation du CEJ… et donc la perte de l’allocation. En 2023, environ 12% des bénéficiaires du CEJ en France ont vu leur allocation temporairement suspendue en raison de l’absence à plusieurs rendez-vous ou du non-respect des engagements (source : DARES, rapport CEJ, novembre 2023).
La durée initiale du contrat est de 6 mois, extensible jusqu’à 12 mois selon la situation. Pour davantage de difficultés ou de freins (santé, mobilité, situation familiale), la prolongation est possible sur décision de la Mission Locale (maximum 18 mois au total pour les jeunes en situation de handicap).
Non, le versement de l’allocation CEJ (jusqu’à 528 €) est suspendu si :
Selon Pôle emploi, 21% des jeunes bénéficiaires dans le Val-d’Oise ont vu leur allocation temporairement suspendue au moins une fois au 1er semestre 2023, principalement pour cause d’absence injustifiée (source : rapport Pôle emploi Ile-de-France, juillet 2023).
Pour la plupart, seules les ressources propres du jeune sont prises en compte, sauf cas particuliers (étudiant rattaché au foyer fiscal, jeune hébergé, etc.). Dans le Val-d’Oise, la plupart des CEJ sont signés par des jeunes “autonomes” au sens fiscal ou vivant chez leurs parents sans revenus propres.
Le CEJ veut soutenir l’insertion globale : il sera souvent proposé des ateliers santé/budget/habitat, ou des actions citoyennes et de vie quotidienne. Il est vivement recommandé de s’y engager, mais on ne peut pas forcer la participation à ce type d’atelier si le jeune ne le souhaite pas, sauf accord contractuel spécifique.
Le CEJ est un dispositif volontaire, mais il fonctionne dans le cadre d’un accompagnement exigeant à la réussite. Refuser systématiquement les offres “raisonnables” ou ne pas justifier ses choix peut entraîner fermeture du droit à l’allocation, voire sortie du dispositif. Mais dialoguer avec son conseiller reste la clé pour réajuster son parcours sans sanction inutile.
Après deux ans de mise en place du CEJ, plusieurs tendances spécifiques au Val-d’Oise se dessinent.
Le CEJ est un dispositif jeune, mais déjà essentiel pour des milliers de jeunes du Val-d’Oise. Il réclame de l’engagement, de la persévérance mais aussi de la bienveillance envers soi-même. Derrière chaque signature, il y a l’opportunité d’accéder à la vie adulte avec de vrais atouts et un réseau dédié.
Le succès du dispositif repose largement sur l’adhésion mutuelle : implication du jeune, suivi exigeant mais humain des professionnels. Les élus locaux et les entreprises peuvent encore élargir l’offre, développer des passerelles et soutenir des initiatives pour que chaque jeune, quels que soient ses obstacles, puisse trouver un chemin viable et motivant.
À chaque étape, informer, dialoguer et oser demander : c’est la meilleure façon de transformer un dispositif administratif en un vrai tremplin. Si vous connaissez un jeune qui hésite, qui se sent perdu ou découragé, partagez-lui ces informations. Parfois, un simple mot, une explication ou un site ressource suffit à provoquer un déclic.
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