Lancé nationalement en mars 2022, le Contrat d’Engagement Jeune (CEJ) a bouleversé l’accompagnement des jeunes de 16 à 25 ans en recherche d’insertion professionnelle. Il s’adresse en priorité à celles et ceux les plus éloignés de l’emploi, en leur proposant un suivi intensif et personnalisé. Mais au juste, combien de temps dure un CEJ en mission locale, notamment dans le Val-d’Oise, et pourquoi cette durée peut-elle varier ? Comprendre ce point, c’est saisir l’esprit du dispositif et ce qu’il change concrètement pour les jeunes du territoire.
Le ministère du Travail a défini une durée de référence pour le CEJ : entre 6 et 12 mois, ajustable selon les besoins de chaque jeune. Ce choix s’ancre dans l’idée que l’insertion professionnelle ne se décrète pas d’un coup—elle se construit dans le temps : remobilisation, formation, stages, recherche active, parfois résolution de freins personnels. Dans certains cas, principalement pour les plus en difficulté, le CEJ peut être prolongé jusqu’à 18 mois (Ministère du Travail).
Dans la pratique, la mission locale propose un accompagnement rythmé, autour de 15 à 20 heures hebdomadaires d’activités : ateliers collectifs, rendez-vous individuels, immersions, actions citoyennes, accès à la formation ou à la découverte de métiers.
D’après les retours terrain (croisés avec les bilans de la DREETS Île-de-France et des missions locales du Val-d’Oise), la grande majorité des CEJ signés sur le territoire respectent la fourchette nationale. Sur l’année 2023, la durée « effective » d’accompagnement en CEJ se situe le plus souvent autour de 8 à 10 mois, avec des variations selon les parcours et les besoins individuels.
Les référents des missions locales, en lien avec les jeunes, adaptent le rythme et la durée pour coller au plus près des besoins de chacun, sans dogmatisme ni rigidité.
Pourquoi deux jeunes du Val-d’Oise peuvent-ils avoir des durées de CEJ très différentes ? Plusieurs éléments entrent en ligne de compte :
Les statistiques locales révèlent que les jeunes domiciliés en Quartier Prioritaire de la Politique de la Ville (QPV) ou en zones rurales tendent à rester un peu plus longtemps en CEJ à cause de l’accessibilité limitée à certains dispositifs ou opportunités.
Les jeunes du Val-d’Oise témoignent souvent d’un bouleversement : le sentiment, pour beaucoup, de ne plus « subir » un accompagnement vague, mais de bénéficier d’un cadre clair, rythmant leur quotidien et permettant d’ancrer de bonnes habitudes. Quelques exemples concrets issus des bilans de la mission locale de Cergy (source : Mission Locale Cergy) :
Ce qui compte ici, ce n’est pas de « tenir » un nombre de mois, mais d’avancer étape par étape, de façon structurée, avec une place centrale laissée à la motivation et à la progression personnelle.
Dans les 7 missions locales du département, la gestion de la durée du CEJ repose sur une philosophie commune : allier ambition et individualisation.
Un point de vigilance crucial : Le dialogue constant entre conseiller et jeune. L’accompagnement n’est jamais vécu comme une sanction ni comme une simple formalité : il s’agit d’un engagement réciproque où chacun a son mot à dire sur la durée, les étapes, les actions à enclencher en priorité.
| Indicateur | Valeur (2023, estimation croisée Mission Locale/DREETS) |
|---|---|
| Nombre de CEJ signés | Environ 5300 |
| Proportion de CEJ aboutis en moins de 8 mois | 40 % |
| Proportion de CEJ entre 9 et 12 mois | 50 % |
| Proportion de CEJ au-delà de 12 mois | 8-10 % |
| Taux de sorties positives (emploi, formation, service civique, alternance) | 64 % |
| Durée moyenne relevée sur le département | Près de 9 mois |
Ces données sont à retrouver et à suivre sur les rapports annuels disponibles auprès de la DREETS Île-de-France et de chaque mission locale.
La durée du CEJ ne se vit pas comme un « contrat à tenir », mais comme une fenêtre d’opportunité. Ce qui fait la différence dans le Val-d’Oise, c’est l’attention portée à la temporalité réelle de chaque parcours : certains jeunes ont besoin d’un « déclic rapide », d’autres de plus de temps pour construire un projet solide. Le dispositif est donc conçu pour éviter la sortie sèche — celle où rien n’est abouti : la mission locale s’engage toujours à préparer en amont la bascule vers une solution durable, même si cela doit dépasser 12 mois.
C’est aussi cela l’esprit du CEJ : prendre le temps nécessaire… mais ne jamais perdre de vue l’objectif d’insertion durable, en n’oubliant pas la dimension humaine, la capacité à se réinventer et à retrouver confiance en l’avenir.
Point important : même après la fin du CEJ, les missions locales du Val-d’Oise continuent généralement à relayer, informer ou soutenir les jeunes dans leurs premiers pas en entreprise, en formation ou dans d’autres démarches.
Cette approche « sur-mesure jusqu’au bout » est plébiscitée par les jeunes, mais aussi par les employeurs locaux et les familles, rassurées de voir que l’accompagnement ne s’arrête pas au premier CDI signé.
La durée du CEJ, au fond, n’est pas seulement une question de chiffres ou de cases à cocher : c’est le temps nécessaire pour redonner une impulsion, sécuriser un parcours et ouvrir des perspectives souvent insoupçonnées. Que l’on soit jeune, parent, professionnel ou élu, garder ce cap et cette exigence de sur-mesure, c’est dessiner un Val-d’Oise où chaque jeune peut trouver sa place.
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